L’industrie automobile allemande menacée par les taxes américaines

Dans cette guerre commerciale qui oppose l’Europe et les États-Unis, ce sont les constructeurs automobiles allemands qui ont beaucoup à perdre. Avec l’entrée en vigueur des taxes américaines sur l’acier et l’aluminium, Donald Trump a en effet porté un coup de massue à l’économie allemande qui se retrouve maintenant dans une position délicate. La production de voitures allemandes : une industrie florissante aux États-Unis  Les groupes automobiles allemands tels que BMW, Daimler, Audi, Bugatti, Porsche et Bentley contrôlent aujourd’hui près de 90 % des ventes de véhicules de luxe aux États-Unis. Cela représente des dizaines de milliards d’euros de chiffre d’affaires. Pour Daimler qui possède des usines en Alabama, Indiana et Caroline du Sud, la firme a produit en 2017 près de 300 000 véhicules dont 50 000 d’entre eux ont été exportés en Chine. Notons que cette dernière est le premier débouché mondial du constructeur allemand. Quant à BMW, le groupe exporte également un quart de ses 370 000 véhicules produits en Caroline du Sud et à Spartanburg vers le marché chinois. Ce dérèglement économique mondial est donc perçu comme un affront pour l’industrie automobile américaine d’où la décision de Donald Trumpde faire grimper les taxes sur les automobiles importées aux États-Unis de 2,5 % à 20 %. Une mesure quipourrait donc faire pencher la balance en leur faveur et rendre justice aux quelques milliers d’Américains travaillant pour les firmes allemandes. À noter queles usines automobiles allemandes implantées aux États-Unis emploient aujourd’hui jusqu’à 116 500 salariés américains. L’Allemagne face à cette provocation Le président américain a été catégorique dans ses propos ense confiant à son homologue français, Emmanuel Macron, qu’il ne voulait plus voir aucune Mercedes sur la 5e avenue de New York. Une menace qui pèse non seulement sur les importateurs de voitures américaines, mais également sur les géants allemands qui sont contraintsde revoir leur chiffre d’affaires à la baisse. De son côté, la chancelière allemande espère trouver du soutien auprès de ses partenaires notammentla Commission européenne qui a porté plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)suite aux agissements du président américain. Pour l’Allemagne, il est clair que les grands constructeurs comme VW, BMW et Daimler réalisent davantage de bénéfices (plus de 30 %) en exportant leurs véhicules en Chine. Toutefois, cette dépendance au marché chinois constitue également une menace pour l’industrie automobile allemande au cas où la Chine décide de contre-attaquer en taxant les voitures produites aux États-Unis.